18 décembre : Saint Gratien (Gatien) de Tours, Évêque

L’évangélisateur des Gaules

Il fut l’un des premiers pionniers de la foi dans les Gaules, fondement le plus ancien de la tradition chrétienne de toute la région. Gratien — ou Gatien — connu dans les sources anciennes sous les noms de Catianus, Gatianus ou Gratianus, et en France comme Gatien de Tours, est rappelé comme le premier annonciateur stable de l’Évangile dans la ville de Tours et comme le fondateur du diocèse. Les informations à son sujet sont peu nombreuses et proviennent surtout de l’œuvre de Grégoire de Tours, grand historien du VIᵉ siècle, qui recueillit des traditions orales et des récits populaires conservés dans la mémoire chrétienne de la Gaule.

Selon le récit le plus connu, au IIIᵉ siècle un groupe de sept missionnaires partit de Rome pour évangéliser les provinces gauloises : Gatien en faisait partie. Grégoire attribue cette décision d’envoi à un Pape du milieu du siècle, probablement le Pape Fabien. Le nom de Gatien apparaît constamment parmi ceux qui auraient introduit les premiers la foi chrétienne dans la région tourangelle.

Arrivé en Gaule lyonnaise, il choisit Tours comme lieu stable de son apostolat. Il y passa environ cinquante ans, affrontant un milieu hostile et souvent dangereux, au point qu’il dut célébrer l’Eucharistie et instruire les catéchumènes dans des catacombes ou des lieux retirés. À sa mort — probablement entre 301 et 307 — il fut enseveli dans un cimetière chrétien situé dans un faubourg de la ville, mentionné par Grégoire de Tours avec l’expression in ipsius vici cimiterio, qui erat christianorum, précieux témoignage de l’existence d’une communauté chrétienne organisée aux portes de Tours.

La chronologie rapportée par Grégoire de Tours dans l’Historia Francorum a probablement été remaniée afin d’harmoniser le récit des origines du diocèse avec la figure illustre de saint Martin, le troisième Évêque, ordonné en 371 ou 372. Un siècle après la mort de Gatien, ce fut précisément saint Martin qui donna un plus grand rayonnement au culte du premier évangélisateur de Tours, en faisant transférer ses reliques dans l’église construite par son prédécesseur Lidorio. Sur cet édifice s’éleva ensuite la cathédrale de la ville, initialement dédiée à saint Maurice et qui, depuis le XIVᵉ siècle, porte officiellement le nom de Saint-Gatien, communément appelée La Gatianne par la population.

Outre le fait d’être vénéré comme le fondateur de la communauté chrétienne de Tours, il est compté parmi les saints patrons de ceux qui recherchent des objets perdus, aux côtés de saint Onuphre et de saint Antoine de Padoue.